La journée thématique annuelle 2016 de l’EEHU aura lieu le mardi 29 novembre 2016 à l’Institut Gernez Rieux, au CHRU de Lille.
Mieux vaut prévenir … Nous connaissons l’adage. Mais, à l’ère de nos sociétés de sécurité et de gestion des risques, avec les possibilités actuelles de dépistage et d’imagerie, comment s’applique-t-il, jusqu’où s’applique-t-il ? Pour qui et pourquoi ? A partir de quand est-on malade ? A partir du dépistage ? Question des enjeux et des limites. D’autant que si les progrès biotechnologiques permettent de prédire, la médecine ne peut pas tout prévenir ni tout guérir : comment faire face à ce décalage ? Doit-on tout prédire ? Que faut-il dépister ? Faut-il tout révéler ? Quand savoir ?Question de la légitimité de ce savoir, de l’accès aux tests, de l’information des résultats … jusqu’aux usages médicaux et sociaux de ces résultats.
Cela concerne notre médecine contemporaine dans ses différentes spécialités (diagnostic / pronostic) et plus particulièrement la santé publique, le dépistage anténatal, le diagnostic préimplantatoire, l’oncologie et l’oncogénétique, les tests de prédisposition génétique, l’imagerie médicale, la neurologie, les maladies chroniques, la médecine personnalisée … Pourtant, prédisposition n’est pas prédiction et prédire n’est pas prévoir son avenir singulier. L’humain ne serait-il déterminé que par sa dimension biologique ? Notre ADN nous imposerait-il notre destin ? Cela interroge les notions d’héritage et de transmission, d’individuation et d’identité – y compris pour les porteurs sains; se pose ainsi la question de l’identité diagnostique conférée à la personne ainsi révélée ” malade en puissance “. La médecine contemporaine fabrique-t-elle de nouveaux malades ? Alors faut-il tout prévenir et à n’importe quel prix ? Par exemple, quand envisager la chirurgie préventive et qui en décide ? Comment éviter les contradictions entre ce que permet la technique et la dimension éthique inhérente à la médecine, celle de la protection de la personne, de sa santé et de sa dignité.
Mais qu’en est-il, par ailleurs, de la médecine non-prédictive ? La dimension prédictive est-elle essentielle à toute la médecine ou peut-on soigner sans prédire ? N’y a-t-il pas une part d’incertitude nécessaire, indispensable à l’ouverture et au pari sur l’avenir ?
Intervention de Philippe Sanchez, consultant SOCRATES, sur les Enjeux éthiques et politiques des puces implantées dans la prévention des maladies et l’éducation thérapeutique : devons-nous être individuellement responsables de notre santé ?
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Lien vers le site de L’Espace Ethique du CHRU de Lille